vendredi 29 mars 2013


Proclamation des résultats du troisième trimestre
 

à l’école primaire 1 Notre Dame de Bumba
 

Les parents d'élèves asis devant la direction scolaire de l'EP1 Notre Dame au cours du discours du Directeur
 avant la proclamation des résultats du 3e trimestre.
 
          Conformément au calendrier scolaire en vigueur en République démocratique du Congo, les établissements scolaires primaires ont procédé à la proclamation de résultats scolaires du  troisième trimestre avant d’aller aux vacances de Pâques qui débutent le mardi 26 mars et qui se clôturent le dimanche 7 avril 2013.
Les élèves pendant le discours de leur Directeur  

          L’école primaire Notre Dame, la meilleure école primaire de Bumba, a procédé elle aussi à la proclamation de ses résultats scolaires de la troisième période.
Les parents pendant le discours du Directeur de l'école

          Peu avant la proclamation proprement dite, un rassemblement d’élèves eut lieu dans la grande cour de l’école où le Directeur de l’école, monsieur Jules Akanga, a tenu un petit meeting en présence des élèves, de leurs enseignants, ainsi que de nombreux parents venus pour suivre de près les résultats de leurs enfants.
Le Directeur Jules Akanga, s'adressant aux parents,  aux enseignants et aux élèves avant la proclamation
 
          Selon le Directeur de l’école, « un effectif de 1432 élèves de différentes salles de classes ont participé aux épreuves de la troisième période, 1224 ont réussi, soit 85,4% et 208 ont échoué, soit 14,5%. Parmi les premiers de toutes les 24 classes (de 1ère jusque 6ème année), 12 ont eu plus de 90 % », ce qui est très promettant pour l’avenir des enfants du territoire de Bumba, vu le niveau supérieur de cette école bumbatracienne, œuvre fondée par le Révérend Père Carlos Rommel.

          Le Directeur de l’école a terminé son speech en annonçant le taux de prime des parents pour la dernière période (la troisième, allant de 8 avril au 2 juillet 2013) qui se fixe à 15 000 Francs congolais, soit l’équivalent de 16,1 dollars US, que les parents doivent payer dès la rentrée scolaire fixée au lundi 8 avril 2013.


          Notons que les élèves de l’école primaire 1 Notre Dame, tout comme ceux du complexe scolaire Notre Dame en général, le Collège y compris, étudient pendant deux gongs pour une journée, c’est-à-dire de 7 heures 30 à 11 heures 30, et de 14 heures 30 à 16 heures 30. C’est ce qui fait qu’avec ces deux gongs pendant une journée la matière prévue pour l’enseignement annuel soit entièrement vue ou en grandie partie par les élèves, dans une discipline rigoureuse tant pour les élèves que pour les enseignants ; d’où le niveau trop élevé de l’enseignement au Complexe scolaire Notre Dame, une des œuvres du Révérend Père Carlos Rommel.

Une Enseignante pendant la proclamation dans sa classe de 2e E.
          Après ce discours du Directeur, les titulaires de chaque classe ont amené leurs élèves ainsi que les parents de ceux-ci dans leurs salles respectives pour procéder à la proclamation proprement dite des résultats scolaires du troisième trimestre.
 
Les parents suivent attentivement la proclamation des résultats scolaires


Propos recueillis par Antonio Lisuma

 

mercredi 27 mars 2013


Comment vivre dans une telle situation ?

 
          La situation est tellement pénible qu’on ne sait à quel saint se vouer.

          Monsieur Remy Mogbaya, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne sait plus à qui il peut confier la démarche à faire pour se faire entendre par ceux là qui détiennent encore ce qu’il devrait gagner depuis longtemps. Il s’agit là des sociétés para-étatiques comme INSS et CADECO.
Monsieur Mogbaya Remy

          En effet, né à Monzamboli dans le groupement Yalombo, dans le territoire de Bumba, le 09 avril 1933, monsieur Remy Mogbaya s’inscrit à l’école primaire Saint André, l’actuelle Ecole Primaire Lokole, où il achève ses études primaires en 1950. Il s’inscrit ensuite à l’Ecole d’Apprentissage Pédagogique (EAP) à Yambuku vers fin 1952, à l’issu de laquelle il devint enseignant pendant un an dans l’école même qui l’a formé, c’est-à-dire, l’Ecole Primaire Lokole de Bumba en 1953. Il y a enseigné de grande personnalité comme Monseigneur Maemba de diocèse de Lolo.

          Rompant avec la carrière de l’enseignement, la trouvant peut-être moins fructueuse, il est promu receveur comptable dans l’administration coloniale de la Cité de Bumba en 1954, tâche qu’il poursuivra jusque pendant la deuxième république, aux années 1975.
 
 

Document relatant la decision de l'INSS d'attribuer la pension à Mr Mogbaya 

 
          Puis, à la même année il est nommé Chef de poste de SCIBE-Zaïre, l’entreprise du Grand homme d’affaires Jeannot Bemba Saolona. Il quitte alors Bumba et s’installe à la localité Moenge (sur la rivière Itimbiri à environ 42 km à l’Est de Bumba) son nouveau poste d’attache jusqu’en 1998, l’année de sa retraite.
 
Brevet de prestation sociale de Monsieur Mogbaya au près de l'INSS/Bumba


          C’est ici que les choses commencent à se compliquer pour notre pensionné. Le service d’Etat qui prend en charge les pensionnés, à savoir l’Institut national de sécurité sociale, INSS en sigle, était inexistant à Bumba. Notre monsieur (comme d’ailleurs beaucoup d’autres pensionnés du territoire de Bumba) a vécu pendant treize ans un moment de vache maigre, période pendant laquelle le service de l’INSS, absent du territoire de Bumba, mais fonctionnant à distance dans la ville de Mbandaka, le chef lieu de la province de l’Equateur, ou dans la ville de Lisala, le chef lieu du district de la Mongala, ne faisait que bouffer son argent.
 
Siège de l'INSS à Bumba (situé à l'ancienne concession de Général Bobozo,
puis revendiquée plus tard  par le pauvre Debikumu Silva Libanza de la famille FERERA)


Documents de perception de la pension de Mr Mogbaya au près de l'INSS.
 On peut y voir quelques trimestres non payés

          Dieu merci, c’est à l’ouverture de la succursale INSS à Bumba, à partir du début de l’année 2012 que notre pensionnaire s’est mis à toucher sa pension. Il perçut les 1e, le 2e et le 3e trimestre de l’an 2012. Mais, le quatrième trimestre, le dernier de l’an 2012 ainsi que le premier trimestre 2013 ne sont pas encore payés…

 
          Comme si le malheur ne vient jamais seul, le pauvre monsieur Mogbaya s’est encore buté à une autre réalité faisant spécialité congolaise : le manque de remboursement de la somme épargnée à la CADECO.
Siège de la CADECO à Bumba sur la route 'Manga'


          Notre monsieur a, avec la débrouillardise à laquelle les congolais sont habitués, réussi à réunir un montant qui, au lieu de l’utiliser pour sa famille, songea à l’épargner. Il ouvrit naïvement un compte d’épargne à l’entreprise étatique d’épargne dénommée CADECO (Caisse générale d’Epargne du Congo) où il versa une bagatelle  de 600 dollars à compte bloqué de trois mois depuis le 17 décembre 2010, à l’échéance duquel il tenta de se faire rembourser, d’abord une partie de son argent, puis la totalité du versement estimée aujourd’hui au mois de mars 2013 à 714 dollars US, vu les intérêts y générés.
 
Lettre de revendication pour remboursement  des clients de la CADECO


Suite de la lettre
          Monsieur Mogbaya, avec dix-sept autres clients de la CADECO ayant les mêmes revendications, tenta mais en vain de se faire rembourser. Ils rencontrèrent à plusieurs reprises le gérant de la CADECO, un certain Jean Pépin Ebénga qui évoqua le manque de liquidité à la caisse et ne leur fournit aucun argument d’espoir pour essayer de calmer tant soit peu leur douleur. Voici ci-après les genres des déclarations du gérant : « La liquidité est emportée en partie par la hiérarchie, c’est-à-dire la direction générale à Kinshasa et même la direction provinciale de Mbandaka qui ont exigé le transfert de liquidité pour les divers services, et en partie par un grand client qui a vidé son compte, empêcha du coup à l’agence de manœuvrer pour servir d’autres clients. »
La liste des clients de la CADECO qui ont leur compte détourné par l'agence.
 

          Suite à ce ton laconique, les malheureux clients de la CADECO tentèrent encore mais sans succès d’écrire en date du 20 juillet 2011 une lettre au Directeur général de la CADECO. C'est le silence de mort, et en même temps les jours et les années passent…  

L'octogénaire Remy Mogbaya, victime d'abus de confiance de la CADECO/Bumba


          Eu égard à tout ce qui précède, comment cet octogénaire qui n’a  aucune autre source de provision que l’INSS et la CADECO peut-il survivre, comment peut-il subvenir aux multiples besoins de sa famille, et surtout de sa propre santé déjà précaire ? L’Etat congolais existe-t-il ? Affaire à suivre.
 

                                                 Propos recueillis par Antonio Lisuma

mercredi 20 mars 2013

Le couple Ndongo
célèbre son mariage
dans la simplicité


Le Père Carlos Curé de la paroisse Notre Dame ordonne dans son bureau le mariage religieux
du Couple Ndongo Baudouin et Apengo Anne Marie
           Il s’appelle Ndongo Mbuta Baudouin, une cinquantaine, directeur de l’école primaire Miloli, établissement situé derrière les bâtiments administratifs du territoire de Bumba, s’est marié religieusement à la dame Apengo Luli Anne Marie, avec laquelle il a déjà eu sept enfants . La cérémonie s’est déroulée dans le bureau du Curé de la paroisse, le Révérend Père Carlos Rommel, juste après la messe matinale du samedi 16 mars 2013.

Le Père Carlos Rommel est en train d'officier le mariage de
Mr Ndongo Baudouin et de Madame Apengo Anne Marie


          En présence d’une trentaine des paroissiens de différents groupes, les mamans légionnaires, les mamans catholiques, les  catéchistes, les « Balendisi » et autres, le Curé de la paroisse officie en quelques minutes les cérémonies du mariage religieux. Sa prière suivie des réponses d’engagement du couple, le port des alliances nuptiales ainsi que la bénédiction finale. Tout se déroula dans l’intimité et la simplicité voulue par le couple.

Bénédiction du mariage de couple Ndongo par le Curé Carlos Rommel

          Après cette courte cérémonie, le cortège sortie de la cure et se dirigea vers le domicile du couple situé sur l’avenue Masobe en direction de Feu Papa Momboko, où un verre de rafraîchissement matinal fut préparé.

La Cure de la paroisse Notre Dame de Bumba. La cérémonie du mariage s'y déroule.

Brève ambiance de fête dans le bureau du Curé après le mariage
           Notons que de plus en plus de nombreux couples chrétiens de Bumba se lancent à ce genre de mariage officié non pas dans l’église mais soit au bureau du Curé, soit à la sacristie, préférant éviter le « tapage » des cérémonies populaires de l’église et les dépenses exagérées liées à  l'organisation de la fête avec plusieurs invités, la location des motos ou de voiture pour le cortège nuptial, les habits pour les mariés, la boisson etc.,  surtout en cette période de crise économique qui sévit dans le pays.


Le retour à pied
          D’autres couples encore hésitent à organiser le mariage religieux car la dot exorbitante exigée par la famille de l’épouse n’est pas encore totalement versée, pourtant le couple vit déjà ensemble depuis longtemps et produit déjà des enfants…


Seules les chrétiens proches ou voisins y compris les quelques membres de famille
étaient conviés au domicile du couple pour un petit verre de raîfrichissement

          Peu importe le lieu et la manière de la célébration du mariage, Monsieur Ndongo Baudouin vient d’accomplir sa tâche sacramentale requise par l’Eglise pour la formation d’une famille chrétienne qui est la cellule de base de la société à la lumière du Christ, pour élever ses enfants qui sont l’avenir de demain. C'est l'essentiel. 

                                                                    Antonio Lisuma




vendredi 15 mars 2013

Le Christ est apparu à Bumba.

          Je reçois presque chaque jour dans mon confessionnal des personnes qui, pour la plupart des cas, viennent solliciter une aide.
          Je fus très curieux cette fois de recevoir au mois de novembre 2012 passé un homme étrange, un homme tout à fait contraire à nos mœurs, à nos traditions. Cet homme là, sitôt que de solliciter une assistance, vient me proposer de rendre un service salutaire à la population de Bumba. Ce service qu’il vient offrir à la population, c’est opérer toute personne née avec une difformité congénitale au niveau labial, communément connue sous le nom de bec de lièvre. « Je suis chirurgien, me confia-t-il en rigolant, je viens au nom de mon art rendre les malades aux lèvres fendues très heureux, leur donner leur charme d’antan ».



L'enfant macrocéphal après l'intervention chirurgicale

          J’étais personnellement stupéfait de cette offre surtout que ce genre d’opération chirurgicale est non pas seulement rare, mais surtout plus coûteuse. J’avais peur de lui accorder approbation, le suspectant de charlatan, surtout aussi qu’on venait d’accueillir dans notre paroisse, peu avant son arrivée, un homme d’une identité mal connue, déguisé en prêtre. Combien exigerez-vous aux malades pour ce genre d’intervention chirurgicale très délicate et de haute facture, lui avais-je exprimé ma crainte doublée de réticence ?
          Il me répondit évasivement en me posant la question : « avez-vous un lit pour m’accorder hospitalité dans votre paroisse ? Pour le prix, il ne sera pas exorbitant, j’accepte volontiers rendre ce service à vos brebis au prix de mes sacrifices ».
          Le lendemain l’annonce sur l’arrivée dans nos murs du chirurgien était faite deux jours consécutifs à la messe sans succès. Les enfants comme les adultes portant le bec de lèvre restaient chez eux, vivant dans un désespoir inconsolable et traitant ce communiqué de simple campagne de rançon. Au troisième jour de communiqué, un homme d’une quarantaine d’âge bravant sa réticence et se présenta à l’hôpital Notre Dame pour subir cette chirurgie. Le Docteur l’accueille et lui dit : « Viens, je vais t’opérer et tu recouvriras ton charme d’antan ». L’homme aux lèvres fendues regarde le docteur et ne dit mot, il suit le docteur dans la salle d’opération. Un membre de famille le heurte : « Non ! n’y va pas ». L’homme malade ne l’écoute plus, il rejoint le docteur dans la salle d’opération où il subit l’intervention avec succès. Après quelques temps, il en sort ravi de joie et se regarde au miroir, il s’exclame : « j’ai dû attendre 40 ans pour me débarrasser de cette laideur. Je suis devenu aujourd’hui très beau, on saura me compter désormais parmi les hommes.
          Et sa femme et celui qui le heurtait de voir le médecin l’embrassent tendrement. Le docteur regarde la scène et dit au malade : « va en paix, tu es déjà rétabli ».
En même temps, une maman se présente avec son enfant portant le même cas. Le docteur prend l’enfant et dit à la maman les mêmes mots : « N’aie pas peur, ton enfant recouvrera sa santé. » Après quelques heures d’intervention, le docteur remet l’enfant bien guéri à sa maman. Et la maman jubila de joie. Le docteur leur dit : « Maman, allez en paix, votre fils s’est rétabli ».

Une maman porte son enfant macrocéphal après l'opération



          L’annonce de ces deux interventions réussies avec succès se propage à la cité comme une traînée de poudre. Le lendemain, beaucoup de gens ont pris d’assaut l’hôpital Notre Dame ; certains, très curieux de voir cet homme qui réussi à rendre les malades désespérés de leur état la joie inattendue ; d’autres encore accompagnent leurs frères malades pour subir l’opération. Le docteur continua sans gêne ses interventions et acheva au bout de deux jours tous les cas enregistrés.
          Avant de prendre son avion pour une autre destination, le docteur vient à la direction de l’hôpital présenter ses adieux en ces termes : « J’ai opéré dix personnes, j’estime que pour l’hôpital, cela coûtera 30 dollars par opération. Moi, je vous donne 300 dollars pour l’ensemble de cas intervenus. Votre docteur qui m’a assisté dans ces opérations acquiert déjà une expérience. Il pourrait, dans mes prochaines visites, m’aider et commencer même à opérer tout seul. Je vous dis au revoir ! »


Une maman avec sa fille ayant le "bec de lièvre" après l'opération.



          Au mois de février 2013, le médecin chirurgien nous revient. Avec un large sourire aux lèvres, il me dit : « appeler tous les gosses macrocéphales. Je viens cette fois pour les opérer !! Sans hésiter cette fois, séduit surtout par ses prouesses chirurgicales du mois de novembre passé, le communiqué sur son retour fut passé à la messe et il fut large écho en telles enseignes que le lendemain matin, l’hôpital était envahi par les enfants aux lèvres fendues et les enfants macrocéphales accompagnés de leur maman.
          Les mamans scrutent le docteur avec stupéfaction et s’interrogent au fond de leur cœur : « Pourrait-il guérir nos enfants macrocéphales ? » Le docteur regarde toutes ces femmes désespérées et leur dit : « Soyez sans crainte, les mamans,, vos enfants recouvriront sans doute leur gaieté ».
          Le premier cas d’intervention était cette fois celui d’un enfant macrocéphale. L’opération réussit avec grand succès et l’enfant sort de la salle d’opération revigoré. Toutes les mamans crient de joie à la vue de ce succès. Elles s’agenouillent devant le docteur pour lui exprimer leur toute satisfaction. Le docteur leur dit en souriant toujours : « Allez en paix, chères mamans ! ». Il continua son travail sans heurt et l’acheva au bout de quelques jours.
          Avant de s’envoler, le docteur rejoint la direction de l’hôpital pour des civilités. Pour chaque intervention, je viens payer 30 dollars. Mais laissez moi vous dire une chose très capital, martela-t-il avant de continuer, je suis très content ici, les gens sont contents de moi aussi, cela me réjouit davantage. L’amour de Dieu est grand. La prochaine fois, je serai avec vous pour opérer les cas de goitres. Votre docteur pourra intervenir tout ce qu’il m’a assister faire. Ainsi, la gloire de Dieu descendra sur la population de Bumba tout entière. C’est en ce terme de bienveillance que cet homme nous quitte.
          C’est la toute première fois de voire un tel événement depuis notre lointain séjour en cette terre de Bumba. Dieu est grand, très grand donc…

                                                      Père Carlos Rommel





samedi 2 mars 2013


 
 
Message du Père Carlos aux Religieuses et Religieux de Bumba

À l’occasion de la journée de vie consacrée.

 

          Le samedi 02 février 2013 était, selon la liturgie de l’Église catholique, plus précisément celle de la R.D. Congo, le jour de la commémoration de la présentation de Jésus Christ au temple. A l’occasion, une organisation de réflexion et de méditation eut lieu à la paroisse Saint Vincent de l’Abbé Curé Nestor Liambea (alias Sabalaba) où se regroupèrent les différentes communautés des Sœurs religieuses de Bumba, à savoir les Franciscaines Missionnaires de Marie, les Sœurs de la Doctrine Chrétienne, les Dominicaines, les Thérésiennes, ainsi que la seule communauté des Frères de Saint Joseph.
Couvent des Soeurs Religieuses de Thérésiennes à la paroisse Saint Vincent

          La journée commença par une grande messe d’action de grâce dite de 7h30 à 10h00 par le Curé de la paroisse où, en plus des chrétiens de ladite paroisse, participèrent les communautés précitées.

          Après la messe, les Religieuses et Religieux furent conviées à une réception pas comme les autres au couvent des Sœurs Thérésiennes à la même paroisse où le Père Carlos Rommel le seul Religieux Prêtre des Scheut de Bumba prononça un discours qui marqua les esprits :


Le Père Carlos Rommel

« À nous tous, une bonne fête des consacré(e)s !

D’abord je dis un grand merci à notre frère président Antoine qui a tout bien organisé. Sans lui, on ne serait pas ici. À lui, toute gloire et honneur. Merci bien mon président pour tous les services rendus.

 
Les frères de Saint Joseph de Bumba.
De gauche à droite: Fr Roger Mosenge, Fr Antoine Mapunzu et Fr Eugène Angbongi
 
Que dirai-je à vous tous réunis ici ? Nous sommes nombreux ici à Bumba. Quatre congrégations des sœurs, une congrégation des frères et moi seul Scheutiste. Que Dieu nous protège tous dans notre ministère.

Je voudrais vous parler, à l’occasion de la fête des consacrées, de la relation entre Jésus et sa mère. La relation entre le  fils « Jésus »  et la mère « Marie ».


Un jour, Marie reçut une apparition d’un ange et cet ange lui annonça : « Voulez-vous  devenir la mère d’un messie, la mère d’un roi, un homme qui sera assis sur le trône de David ». Marie répondit : « je n’ai pas de mari » L’ange lui répondit : « ne crains pas, l’ombre de Dieu vous couvrira ».  « Amen » disait Marie.  Qui de nous n’accepterait pas  cet offre ?
Les Soeurs Franciscaine Missionnaires de Marie de Bumba: De gauche à droite: Sr Zofia Kowalska, Sr Marie Thérèse Kabela (la Supérieur), Sr Jeanne Mogo et Sr Sophie Edjoba


Elle mit un enfant au monde dans une  étable, seulement des bergers vinrent la visiter ! « C’est cela le trône de David !!! », pensa-t-elle, et elle garda  cette pensée intacte ainsi que celle des autres sans doute  dans son cœur.

Au temple de Jérusalem, le vieux Siméon prononce ces mots : « une lance percera ton cœur à cause de cet enfant. »  Marie ne le comprend pas, et elle murmure ; « un roi fera-t-il souffrir sa maman ?  Elle garde tout cela dans son cœur. Le prophète Siméon est vieux et respectable, ses mots pèsent lourds.  Marie reste silencieuse


Quand Jésus atteint douze ans, les parents vont avec lui au temple de Jérusalem. Jésus se perd et pendant trois jours ses parents le cherchent. L’ayant trouvé dans le temple Marie lui dit, (le père ne dit rien)  « Pourquoi est-ce que tu nous as fait cela, moi et ton père  t’avons cherché pendant trois jours! » Jésus de retour « Ne savez-vous pas que je dois faire le travail de mon père » Après ces mots, « Un silence total se sentir»  Jésus partit avec ses parents à Nazareth.  Marie garde tout cela dans son cœur ! D’un côté elle est fière, « son fils a bien discuté avec les scribes »    Mais de l’autre côté, planent beaucoup de points d’interrogations : Qui est-il ? Que va-t-il faire ?


Les Soeurs de la Doctrine Chrétienne. De gauche à droite: Sr Antoinette Mbilia (la Supérieure) Sr Antoinette Likongo,  Sr Francine Fatima, Sr Micheline Atundu et Sr Faustine Fundi

Jésus reste avec ses parents à Nazareth et il entre à l’école et aide son père dans le travail.


A vingt ans, tous les garçons se marient, lui reste célibataire….. Pourquoi  ne veut-il pas se marier comme les autres ?   Marie n’en parle pas,  elle garde tout cela dans son cœur. Même à vingt-cinq ans il ne se marie pas toujours. Dans le village, tout le monde le regarde et prononce naturellement beaucoup de paroles. Marie ne sait plus à quoi se fier ! Son cœur fait mal. C’est ça le futur Roi, le successeur de David ! Un célibataire !
 


A trente ans, il part tout seul à Jérusalem, il reçoit le baptême chez Jean « le baptiseur », après quoi il  jeune pendant quarante jours et  il commence aussi  à prêcher et à accepter des disciples qui le suivent… Le monde commence  à parler  de lui  et surtout  à Nazareth, son village. Le cœur de Marie s’allège.


Les Soeurs Thérésiennes. De geuche à droite: Sr Charlotte Gupa, Sr Lisongo Marguerite (La Supérieure) et Soeur Jeanne Likumbu  
Marie va à Cana pour un mariage, et Jésus avec ses disciples y arrivent aussi. Au milieu de la fête, Marie dit à Jésus ; « ils n’ont pas de vin ! » Jésus réplique « cela ne me regarde pas »….  Après, Jésus donne de vin en abondance.  Marie commence à respirer, elle est contente, son cœur est plein de joie  et elle part avec lui à Capharnaüm. Jésus prêche à Capharnaüm et fait des miracles ! Marie  n’y reste pas longtemps et elle a vu pendant ce temps le travail de son fils et rentre resplendissante  à Nazareth. Jésus continue son travail, ressuscite même un mort à Capharnaüm et son nom est connu dans toute la région……et surtout à Nazareth. Sa maman parle autant des miracles de Jésus.

Après un long séjour à Capharnaüm, il rentre à Nazareth, il entre dans la synagogue, il ouvre le livre et lit un passage d’Isaïe et il ferme le livre. Tous les yeux sont braqués sur lui, la synagogue est pleine de monde,  il enseigne, tout le monde est content de son enseignement. Oui,  il sait parler mais  les habitants de Nazareth restent sur leur soif, il doit faire  des miracles comme il a fait à Capharnaüm….Mais Jésus les regarde et il dit « non » et il prononce son deuxième discours ; « le prophète  Elie n’a uniquement sauvé de la faim qu’une veuve au pays de Sidon, malgré qu’il y avait beaucoup de veuves en Israël. Et  Élisée a guéri un commandant soldat lépreux en  Syrie malgré qu’il ait beaucoup de lépreux en Israël. » Il se tait, tout le monde a compris. Les habitants  le prennent de force, le trainent  sur la montagne du haut de laquelle on jette des brigands en bas. Mais Jésus se retourne et passe.   Marie  a eu peur de sa vie, elle avait tellement espéré que tout marcherait bien, comme à Capharnaüm. Maintenant  tous les habitants sont fâchés. Le soir, toute la famille est ensemble, et la famille  n'a qu’un mot : pourquoi ne veut-il pas faire comme à Capharnaüm. Pourquoi est-il contre nous,   les paroles se terminent tard dans la nuit.  À l’extérieur, il y a même des gens qui menacent. Marie reste silencieuse, vraiment une lance  perce son cœur
 
Les oeurs Dominicaines. De gauche à droite: Sr Angès Monduka, Sr Rosette Mangongo, Sr Aundu Francine, Sr Chantal Abuzi
 
 


Quelques jours plus tard, un groupe de pharisiens, ayant entendu qu’il y a eu des difficultés avec un prédicateur à Nazareth, arrivent sur les lieux pour faire une enquête. Ils « constatent » très vite que cet homme est possédé du diable. : « il mange avec les publicains, il guérit les jours de sabbat, il touche les lépreux »  ils lui disent : « vous chassez les démons avec l’aide de Satan » Jésus réplique : « si je fais cela, soyez contents, le règne du démon tombera en ruine parce qu’aucun règne divisé restera debout, mais je chasse les démons en vue du royaume de Dieu ». Entre les deux partis, il y a des discussions sur le bout du couteau. Toute la famille de Jésus a  peur des pharisiens et de leurs hommes. Ces hommes ont tout pouvoir, ils peuvent décider ce qu’ils veulent, s’écrie la famille. La tension est grande.  Des lances percent le cœur de Marie.

Le conseil familial décide : « nous prendrons Jésus, nous le déclarerons « fou » parce que nous ne voulons pas subir les conséquences de ces bêtises ». Ils partent pour le prendre, Marie reste à la maison, elle a mal au cœur, vraiment une lance perce son cœur. Le soir la famille revient, sans Jésus. « Il n’y avait pas moyen de le prendre, trop de gens autour de lui ». Dans la famille, la panique est générale.

Marie ne sait plus quoi faire. Finalement, elle prend la décision d’aller elle-même avec quelques femmes. Elles arrivent auprès de Jésus, elles doivent attendre,  la patience est de rigueur, et à la fin des fins une personne dit à Jésus : « Ta maman et ta famille vous attendent ». Jésus regarde autour de lui  et dit : « Qui est ma maman, qu’elle est  ma famille ?  Tous ceux qui écoutent et observent la parole de Dieu ». Les femmes retournent à la maison. Depuis ce jour, selon St Luc, les chemins de Marie et de Jésus ne se sont plus croisés. Jusqu’au jour de sa mort.

Marie la mère de Jésus
Combien de fois des mamans,  de la famille sont-elles venues chez Marie pour demander de l’aide ? « Ton fils fait des guérisons ailleurs, pourquoi pas chez nous ». À chaque mot des mamans,  une lance perce le cœur de Marie ; Tous les jours, elle a souffert ; Elle a voulu aider combien de mamans, mais en vain ; son cœur était percé de mille lances. Il aurait pu faire combien de bien ici, pense-t-elle

Mes sœurs et mes frères. Est-ce que les cœurs de nos parents sont percés par des lances à cause de notre conduite ? Est-ce que nous suivons vraiment les traces de Notre Seigneur Jésus Christ ? Nous sommes consacrés à lui, pas à notre famille. Nous sommes réunis ici à cause de son nom. Après autant d’années de vie religieuse, de vie consacrée à Dieu,  restons attachés à la vie du Christ que de nous pencher trop à notre famille. Pensons à la Vierge Marie. »

 

                                          Propos recueillis par Antonio Lisuma