samedi 2 mars 2013


 
 
Message du Père Carlos aux Religieuses et Religieux de Bumba

À l’occasion de la journée de vie consacrée.

 

          Le samedi 02 février 2013 était, selon la liturgie de l’Église catholique, plus précisément celle de la R.D. Congo, le jour de la commémoration de la présentation de Jésus Christ au temple. A l’occasion, une organisation de réflexion et de méditation eut lieu à la paroisse Saint Vincent de l’Abbé Curé Nestor Liambea (alias Sabalaba) où se regroupèrent les différentes communautés des Sœurs religieuses de Bumba, à savoir les Franciscaines Missionnaires de Marie, les Sœurs de la Doctrine Chrétienne, les Dominicaines, les Thérésiennes, ainsi que la seule communauté des Frères de Saint Joseph.
Couvent des Soeurs Religieuses de Thérésiennes à la paroisse Saint Vincent

          La journée commença par une grande messe d’action de grâce dite de 7h30 à 10h00 par le Curé de la paroisse où, en plus des chrétiens de ladite paroisse, participèrent les communautés précitées.

          Après la messe, les Religieuses et Religieux furent conviées à une réception pas comme les autres au couvent des Sœurs Thérésiennes à la même paroisse où le Père Carlos Rommel le seul Religieux Prêtre des Scheut de Bumba prononça un discours qui marqua les esprits :


Le Père Carlos Rommel

« À nous tous, une bonne fête des consacré(e)s !

D’abord je dis un grand merci à notre frère président Antoine qui a tout bien organisé. Sans lui, on ne serait pas ici. À lui, toute gloire et honneur. Merci bien mon président pour tous les services rendus.

 
Les frères de Saint Joseph de Bumba.
De gauche à droite: Fr Roger Mosenge, Fr Antoine Mapunzu et Fr Eugène Angbongi
 
Que dirai-je à vous tous réunis ici ? Nous sommes nombreux ici à Bumba. Quatre congrégations des sœurs, une congrégation des frères et moi seul Scheutiste. Que Dieu nous protège tous dans notre ministère.

Je voudrais vous parler, à l’occasion de la fête des consacrées, de la relation entre Jésus et sa mère. La relation entre le  fils « Jésus »  et la mère « Marie ».


Un jour, Marie reçut une apparition d’un ange et cet ange lui annonça : « Voulez-vous  devenir la mère d’un messie, la mère d’un roi, un homme qui sera assis sur le trône de David ». Marie répondit : « je n’ai pas de mari » L’ange lui répondit : « ne crains pas, l’ombre de Dieu vous couvrira ».  « Amen » disait Marie.  Qui de nous n’accepterait pas  cet offre ?
Les Soeurs Franciscaine Missionnaires de Marie de Bumba: De gauche à droite: Sr Zofia Kowalska, Sr Marie Thérèse Kabela (la Supérieur), Sr Jeanne Mogo et Sr Sophie Edjoba


Elle mit un enfant au monde dans une  étable, seulement des bergers vinrent la visiter ! « C’est cela le trône de David !!! », pensa-t-elle, et elle garda  cette pensée intacte ainsi que celle des autres sans doute  dans son cœur.

Au temple de Jérusalem, le vieux Siméon prononce ces mots : « une lance percera ton cœur à cause de cet enfant. »  Marie ne le comprend pas, et elle murmure ; « un roi fera-t-il souffrir sa maman ?  Elle garde tout cela dans son cœur. Le prophète Siméon est vieux et respectable, ses mots pèsent lourds.  Marie reste silencieuse


Quand Jésus atteint douze ans, les parents vont avec lui au temple de Jérusalem. Jésus se perd et pendant trois jours ses parents le cherchent. L’ayant trouvé dans le temple Marie lui dit, (le père ne dit rien)  « Pourquoi est-ce que tu nous as fait cela, moi et ton père  t’avons cherché pendant trois jours! » Jésus de retour « Ne savez-vous pas que je dois faire le travail de mon père » Après ces mots, « Un silence total se sentir»  Jésus partit avec ses parents à Nazareth.  Marie garde tout cela dans son cœur ! D’un côté elle est fière, « son fils a bien discuté avec les scribes »    Mais de l’autre côté, planent beaucoup de points d’interrogations : Qui est-il ? Que va-t-il faire ?


Les Soeurs de la Doctrine Chrétienne. De gauche à droite: Sr Antoinette Mbilia (la Supérieure) Sr Antoinette Likongo,  Sr Francine Fatima, Sr Micheline Atundu et Sr Faustine Fundi

Jésus reste avec ses parents à Nazareth et il entre à l’école et aide son père dans le travail.


A vingt ans, tous les garçons se marient, lui reste célibataire….. Pourquoi  ne veut-il pas se marier comme les autres ?   Marie n’en parle pas,  elle garde tout cela dans son cœur. Même à vingt-cinq ans il ne se marie pas toujours. Dans le village, tout le monde le regarde et prononce naturellement beaucoup de paroles. Marie ne sait plus à quoi se fier ! Son cœur fait mal. C’est ça le futur Roi, le successeur de David ! Un célibataire !
 


A trente ans, il part tout seul à Jérusalem, il reçoit le baptême chez Jean « le baptiseur », après quoi il  jeune pendant quarante jours et  il commence aussi  à prêcher et à accepter des disciples qui le suivent… Le monde commence  à parler  de lui  et surtout  à Nazareth, son village. Le cœur de Marie s’allège.


Les Soeurs Thérésiennes. De geuche à droite: Sr Charlotte Gupa, Sr Lisongo Marguerite (La Supérieure) et Soeur Jeanne Likumbu  
Marie va à Cana pour un mariage, et Jésus avec ses disciples y arrivent aussi. Au milieu de la fête, Marie dit à Jésus ; « ils n’ont pas de vin ! » Jésus réplique « cela ne me regarde pas »….  Après, Jésus donne de vin en abondance.  Marie commence à respirer, elle est contente, son cœur est plein de joie  et elle part avec lui à Capharnaüm. Jésus prêche à Capharnaüm et fait des miracles ! Marie  n’y reste pas longtemps et elle a vu pendant ce temps le travail de son fils et rentre resplendissante  à Nazareth. Jésus continue son travail, ressuscite même un mort à Capharnaüm et son nom est connu dans toute la région……et surtout à Nazareth. Sa maman parle autant des miracles de Jésus.

Après un long séjour à Capharnaüm, il rentre à Nazareth, il entre dans la synagogue, il ouvre le livre et lit un passage d’Isaïe et il ferme le livre. Tous les yeux sont braqués sur lui, la synagogue est pleine de monde,  il enseigne, tout le monde est content de son enseignement. Oui,  il sait parler mais  les habitants de Nazareth restent sur leur soif, il doit faire  des miracles comme il a fait à Capharnaüm….Mais Jésus les regarde et il dit « non » et il prononce son deuxième discours ; « le prophète  Elie n’a uniquement sauvé de la faim qu’une veuve au pays de Sidon, malgré qu’il y avait beaucoup de veuves en Israël. Et  Élisée a guéri un commandant soldat lépreux en  Syrie malgré qu’il ait beaucoup de lépreux en Israël. » Il se tait, tout le monde a compris. Les habitants  le prennent de force, le trainent  sur la montagne du haut de laquelle on jette des brigands en bas. Mais Jésus se retourne et passe.   Marie  a eu peur de sa vie, elle avait tellement espéré que tout marcherait bien, comme à Capharnaüm. Maintenant  tous les habitants sont fâchés. Le soir, toute la famille est ensemble, et la famille  n'a qu’un mot : pourquoi ne veut-il pas faire comme à Capharnaüm. Pourquoi est-il contre nous,   les paroles se terminent tard dans la nuit.  À l’extérieur, il y a même des gens qui menacent. Marie reste silencieuse, vraiment une lance  perce son cœur
 
Les oeurs Dominicaines. De gauche à droite: Sr Angès Monduka, Sr Rosette Mangongo, Sr Aundu Francine, Sr Chantal Abuzi
 
 


Quelques jours plus tard, un groupe de pharisiens, ayant entendu qu’il y a eu des difficultés avec un prédicateur à Nazareth, arrivent sur les lieux pour faire une enquête. Ils « constatent » très vite que cet homme est possédé du diable. : « il mange avec les publicains, il guérit les jours de sabbat, il touche les lépreux »  ils lui disent : « vous chassez les démons avec l’aide de Satan » Jésus réplique : « si je fais cela, soyez contents, le règne du démon tombera en ruine parce qu’aucun règne divisé restera debout, mais je chasse les démons en vue du royaume de Dieu ». Entre les deux partis, il y a des discussions sur le bout du couteau. Toute la famille de Jésus a  peur des pharisiens et de leurs hommes. Ces hommes ont tout pouvoir, ils peuvent décider ce qu’ils veulent, s’écrie la famille. La tension est grande.  Des lances percent le cœur de Marie.

Le conseil familial décide : « nous prendrons Jésus, nous le déclarerons « fou » parce que nous ne voulons pas subir les conséquences de ces bêtises ». Ils partent pour le prendre, Marie reste à la maison, elle a mal au cœur, vraiment une lance perce son cœur. Le soir la famille revient, sans Jésus. « Il n’y avait pas moyen de le prendre, trop de gens autour de lui ». Dans la famille, la panique est générale.

Marie ne sait plus quoi faire. Finalement, elle prend la décision d’aller elle-même avec quelques femmes. Elles arrivent auprès de Jésus, elles doivent attendre,  la patience est de rigueur, et à la fin des fins une personne dit à Jésus : « Ta maman et ta famille vous attendent ». Jésus regarde autour de lui  et dit : « Qui est ma maman, qu’elle est  ma famille ?  Tous ceux qui écoutent et observent la parole de Dieu ». Les femmes retournent à la maison. Depuis ce jour, selon St Luc, les chemins de Marie et de Jésus ne se sont plus croisés. Jusqu’au jour de sa mort.

Marie la mère de Jésus
Combien de fois des mamans,  de la famille sont-elles venues chez Marie pour demander de l’aide ? « Ton fils fait des guérisons ailleurs, pourquoi pas chez nous ». À chaque mot des mamans,  une lance perce le cœur de Marie ; Tous les jours, elle a souffert ; Elle a voulu aider combien de mamans, mais en vain ; son cœur était percé de mille lances. Il aurait pu faire combien de bien ici, pense-t-elle

Mes sœurs et mes frères. Est-ce que les cœurs de nos parents sont percés par des lances à cause de notre conduite ? Est-ce que nous suivons vraiment les traces de Notre Seigneur Jésus Christ ? Nous sommes consacrés à lui, pas à notre famille. Nous sommes réunis ici à cause de son nom. Après autant d’années de vie religieuse, de vie consacrée à Dieu,  restons attachés à la vie du Christ que de nous pencher trop à notre famille. Pensons à la Vierge Marie. »

 

                                          Propos recueillis par Antonio Lisuma




 

 
 

 

 

 





 

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